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***En français (scroll down for English)***

Episode précédent

Après un long silence pesant, Erzébelle répondit laconiquement d’une voix blanche :

    —     « Sen Livath » ! Minabelle Ambléphal Sen Livath !

Luzbelle était dubitative.

    —     Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu crois que cette Minabelle a fait partie de ce groupe et qu’elles l’ont assassinée parce qu’elle les a trahies ? Regarde, elle montra une page du journal à sa mère, ce nom disparaît de sa signature dès S45, soit en T379. C’est peut-être l’année où elle les a quittées !

    —     Je n’en sais rien, Luz, mais…

    —     Mais ? répéta aussitôt celle-ci, devinant que sa mère était encore sous le coup d’un choc qu’elle avait du mal à comprendre.

    —     Je crois que c’est la première fois que j’entends ce nom mais il m’est pourtant étrangement familier, comme si je l’avais simplement oublié il y a bien longtemps et qu’il venait de ressurgir du passé.

    —     Comment ça ?

Ezébelle se replongea un instant dans le passage de l’ouvrage qu’elle avait devant les yeux avant de continuer :

    —     Voilà ! C’est effectivement la traduction de « Filles de Liv » dans un ancien patois du sud du Samarg mais c’est aussi un patronyme, celui de sa mère apparemment, une certaine… Livbelle Sen Livath !

    —     Livbelle Sen Livath? Mais Minabelle s’appelle Ambléphal aussi, comme Sina et le grand Vald ! Tu crois que c’est la fille de Vald ?

    —     Non, ça me paraît improbable. Son épouse s’appelait Erin Varesla si je me souviens bien, pas Livbelle et même s’il avait eu des enfants illégitimes, une bâtarde n’aurait pas pu prendre le nom d’Ambléphal. Mais ce recueil ne traite que de l’histoire de l’Arcanium et je vais devoir faire des recherches un peu plus poussées, dit-elle en se redressant dans son siège et en croisant les bras.

    —     Et tu crois que ce nom a un rapport avec toi ? interrogea aussitôt Luzbelle.

    —     Je n’en sais rien, ma fille, mais si ta grand-mère était là, j’aurais bien mille questions à lui poser !

    —     D’ailleurs, qu’est-ce qu’elle est devenue, grand-mère Atrabelle ?

    —     Je n’en sais rien non plus. Elle est partie subitement de l’Arcanium quand j’avais 16 ans et je n’ai jamais eu de nouvelles depuis. Décidément, la seule chose que je sache vraiment, c’est que je ne sais pas grand-chose ! conclut-elle en soupirant longuement.

Entre temps, Némis , que le sommeil avait rattrapée, était partie s’installer de nouveau sur le fauteuil où elle s’était déjà assoupie avant l’arrivée impromptue de Dame Erzébelle.

    —     Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda Luzbelle comme un soldat attendant les ordres de son général, mais sa mère s’était déjà replongée dans la lecture du vieux recueil et son esprit semblait ailleurs comme s’il avait quitté son corps.

Luzbelle regarda alors Némis assoupie, Trix sur les genoux, et bâillant à s’en faire décrocher la mâchoire, elle décida de l’imiter et se dirigea vers l’autre fauteuil qui se trouvait près de celui de son amie.

Soudain, elle fut prise d’un vertige, et la même voix qu’elle avait déjà entendue auparavant résonna dans sa tête comme un écho lointain : « Luuuzz…beeelle ! ». Curieusement, son regard tomba alors de nouveau sur l’insolite crâne posé sur le bureau, qui la fixait de la noirceur abyssale de ses orbites vides, et s’en emparant machinalement, elle alla s’installer sans un bruit dans son fauteuil qui l’accueillit à bras ouverts.

Confortablement installée, le crâne dans une main, elle l’observa longuement et il lui sembla alors que la bibliothèque se parait progressivement d’un voile violacé et froid, glacial presque et que le temps, soit qu’il se fût arrêté soit qu’il s’écoulait différemment, avait délivré la réalité de sa jalouse étreinte. Sa mère avait disparu et Némis n’était plus qu’une forme inerte et indistincte, figée dans le néant.

Perdue dans les abîmes aveugles de l’éternité, Luzbelle vit alors le crâne s’embraser d’une aura violette pareille à une flamme qui ne la brûlait pas mais qui au contraire, lui procurait une étrange sensation de bien-être et de sécurité. Puis, le crâne lui échappa des mains et se mit à flotter en s’éloignant et une voix qui ressemblait à celle de sa mère, se fit entendre, douce et claire :

    —     Luz, viens à moi !

Episode suivant

***In (approximate) English***

Previous episode

After a long and heavy silence, Erzébelle replied laconically in a toneless voice:

    —     "Sen Livath"! Minabelle Ambléphal Sen Livath !

Luzbelle was dubious.

    —     What? What does it mean? Do you think that Minabelle was part of that group and that they murdered her because she betrayed them? Look, said Luzbelle showing a page of the diary to her mother, this name disappears from her signature from S45, that is to say in T379. Maybe that's the year she left this group!

    —     I don't know, Luz, but ...

    —     But? the latter repeated immediately, guessing that her mother was still reeling from a shock she was having trouble understanding.

    —     I think this is the first time I've heard this name, but it is strangely familiar to me, as if I had simply forgotten it a long time ago and it had just resurfaced from the past.

    —     What do you mean?

Ezébelle plunged back for a moment into a passage of the book she had in front of her, before continuing:

    —     Here! It is indeed the translation of "Daughters of Liv" in an ancient dialect of southern Samarg but it is also a family name or a kind of surname, that of her mother apparently, a certain… Livbelle Sen Livath !

    —     Livbelle Sen Livath? But Minabelle is called Amblephal too, like Sina and the great Vald ! Do you think this is Vald's daughter?

    —     No, that seems unlikely to me. His wife's name was Erin Varesla if I recall correctly, not Livbelle, and even if he had had illegitimate children, a bastard could not have taken the name Amblephal. But this book is only about the history of the Arcanium and I'm going to have to do a little more research, she said, sitting up in her seat and crossing her arms.

    —     And do you think that name has something to do with you? asked Luzbelle immediately.

    —     I don't know, my daughter, but if your grandmother was here, I would have a thousand questions for her!

    —     Besides, what happened to grandmother Atrabelle ?

    —     I don't know either. She suddenly left the Arcanium when I was 16, and I haven't heard from her since. Really, the only thing I really know is that I don't know much! she concluded with a long sigh.

In the meantime, Némis , who had been caught up in sleep, had gone to settle again in the armchair where she had already dozed off before the unexpected arrival of Lady Erzébelle.

    —     What shall we do now? Luzbelle asked like a soldier awaiting orders from their general, but her mother had already reverted to reading the old book and her mind seemed elsewhere as if it had left her body.

Luzbelle then looked at Némis asleep, Trix on her knees, and yawning, she decided to do the same and walked over to the other armchair that was next to her friend's.

Suddenly she felt dizzy, and the same voice she had heard before echoed in her head like a distant echo: "Luuuzz… beeelle!". Curiously, her gaze then fell again on the unusual skull resting on the desk, which stared at her from the abysmal darkness of its empty eye sockets, and seizing it mechanically, she went to sit silently in her armchair which welcomed her with open arms.

Comfortably installed, the skull in one hand, she observed it for a long time and it seemed to her that the library was gradually taking on a purplish and cold, almost icy veil, and that time, either standing still or passing differently, had freed reality from its jealous embrace. Her mother was gone and Némis was no more than an inert, indistinct form, frozen in nothingness.

Lost in the blind abysses of eternity, she then saw the skull ablaze with a violet aura like a flame which did not burn her but which, on the contrary, gave her a strange feeling of well-being and security. Then the skull slipped out of her hands, floating away, and a voice that sounded like her mother's was heard, soft and clear:

    —     Luz, come to me!

Next episode

***

Made with Daz Studio using:

- JMR Transparent Nightdress

- dForce Night Walker Outfit, Props and Poses For Genesis 8 Female(s)

- Sanni Hair for Genesis 8 Female(s)

- Anita Hair for Genesis 8 Female(s)

- Hive Wire House cat

- Them bones

- The Gothic Library

- Reading Corner

- MICK

COMMENTS AND CRITICS ARE WELCOME!

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    —     « Sen Livath » ! Minabelle Ambléphal Sen Livath !

Luzbelle était dubitative.

    —     Quoi ? Qu’est-ce que ça veut dire ? Tu crois que cette Minabelle a fait partie de ce groupe et qu’elles l’ont assassinée parce qu’elle les a trahies ? Regarde, elle montra une page du journal à sa mère, ce nom disparaît de sa signature dès S45, soit en T379. C’est peut-être l’année où elle les a quittées !

    —     Je n’en sais rien, Luz, mais…

    —     Mais ? répéta aussitôt celle-ci, devinant que sa mère était encore sous le coup d’un choc qu’elle avait du mal à comprendre.

    —     Je crois que c’est la première fois que j’entends ce nom mais il m’est pourtant étrangement familier, comme si je l’avais simplement oublié il y a bien longtemps et qu’il venait de ressurgir du passé.

    —     Comment ça ?

Ezébelle se replongea un instant dans le passage de l’ouvrage qu’elle avait devant les yeux avant de continuer :

    —     Voilà ! C’est effectivement la traduction de « Filles de Liv » dans un ancien patois du sud du Samarg mais c’est aussi un patronyme, celui de sa mère apparemment, une certaine… Livbelle Sen Livath !

    —     Livbelle Sen Livath? Mais Minabelle s’appelle Ambléphal aussi, comme Sina et le grand Vald ! Tu crois que c’est la fille de Vald ?

    —     Non, ça me paraît improbable. Son épouse s’appelait Erin Varesla si je me souviens bien, pas Livbelle et même s’il avait eu des enfants illégitimes, une bâtarde n’aurait pas pu prendre le nom d’Ambléphal. Mais ce recueil ne traite que de l’histoire de l’Arcanium et je vais devoir faire des recherches un peu plus poussées, dit-elle en se redressant dans son siège et en croisant les bras.

    —     Et tu crois que ce nom a un rapport avec toi ? interrogea aussitôt Luzbelle.

    —     Je n’en sais rien, ma fille, mais si ta grand-mère était là, j’aurais bien mille questions à lui poser !

    —     D’ailleurs, qu’est-ce qu’elle est devenue, grand-mère Atrabelle ?

    —     Je n’en sais rien non plus. Elle est partie subitement de l’Arcanium quand j’avais 16 ans et je n’ai jamais eu de nouvelles depuis. Décidément, la seule chose que je sache vraiment, c’est que je ne sais pas grand-chose ! conclut-elle en soupirant longuement.

Entre temps, Némis , que le sommeil avait rattrapée, était partie s’installer de nouveau sur le fauteuil où elle s’était déjà assoupie avant l’arrivée impromptue de Dame Erzébelle.

    —     Qu’est-ce qu’on fait maintenant ? demanda Luzbelle comme un soldat attendant les ordres de son général, mais sa mère s’était déjà replongée dans la lecture du vieux recueil et son esprit semblait ailleurs comme s’il avait quitté son corps.

Luzbelle regarda alors Némis assoupie, Trix sur les genoux, et bâillant à s’en faire décrocher la mâchoire, elle décida de l’imiter et se dirigea vers l’autre fauteuil qui se trouvait près de celui de son amie.

Soudain, elle fut prise d’un vertige, et la même voix qu’elle avait déjà entendue auparavant résonna dans sa tête comme un écho lointain : « Luuuzz…beeelle ! ». Curieusement, son regard tomba alors de nouveau sur l’insolite crâne posé sur le bureau, qui la fixait de la noirceur abyssale de ses orbites vides, et s’en emparant machinalement, elle alla s’installer sans un bruit dans son fauteuil qui l’accueillit à bras ouverts.

Confortablement installée, le crâne dans une main, elle l’observa longuement et il lui sembla alors que la bibliothèque se parait progressivement d’un voile violacé et froid, glacial presque et que le temps, soit qu’il se fût arrêté soit qu’il s’écoulait différemment, avait délivré la réalité de sa jalouse étreinte. Sa mère avait disparu et Némis n’était plus qu’une forme inerte et indistincte, figée dans le néant.

Perdue dans les abîmes aveugles de l’éternité, Luzbelle vit alors le crâne s’embraser d’une aura violette pareille à une flamme qui ne la brûlait pas mais qui au contraire, lui procurait une étrange sensation de bien-être et de sécurité. Puis, le crâne lui échappa des mains et se mit à flotter en s’éloignant et une voix qui ressemblait à celle de sa mère, se fit entendre, douce et claire :

    —     Luz, viens à moi !

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After a long and heavy silence, Erzébelle replied laconically in a toneless voice:

    —     "Sen Livath"! Minabelle Ambléphal Sen Livath !

Luzbelle was dubious.

    —     What? What does it mean? Do you think that Minabelle was part of that group and that they murdered her because she betrayed them? Look, said Luzbelle showing a page of the diary to her mother, this name disappears from her signature from S45, that is to say in T379. Maybe that's the year she left this group!

    —     I don't know, Luz, but ...

    —     But? the latter repeated immediately, guessing that her mother was still reeling from a shock she was having trouble understanding.

    —     I think this is the first time I've heard this name, but it is strangely familiar to me, as if I had simply forgotten it a long time ago and it had just resurfaced from the past.

    —     What do you mean?

Ezébelle plunged back for a moment into a passage of the book she had in front of her, before continuing:

    —     Here! It is indeed the translation of "Daughters of Liv" in an ancient dialect of southern Samarg but it is also a family name or a kind of surname, that of her mother apparently, a certain… Livbelle Sen Livath !

    —     Livbelle Sen Livath? But Minabelle is called Amblephal too, like Sina and the great Vald ! Do you think this is Vald's daughter?

    —     No, that seems unlikely to me. His wife's name was Erin Varesla if I recall correctly, not Livbelle, and even if he had had illegitimate children, a bastard could not have taken the name Amblephal. But this book is only about the history of the Arcanium and I'm going to have to do a little more research, she said, sitting up in her seat and crossing her arms.

    —     And do you think that name has something to do with you? asked Luzbelle immediately.

    —     I don't know, my daughter, but if your grandmother was here, I would have a thousand questions for her!

    —     Besides, what happened to grandmother Atrabelle ?

    —     I don't know either. She suddenly left the Arcanium when I was 16, and I haven't heard from her since. Really, the only thing I really know is that I don't know much! she concluded with a long sigh.

In the meantime, Némis , who had been caught up in sleep, had gone to settle again in the armchair where she had already dozed off before the unexpected arrival of Lady Erzébelle.

    —     What shall we do now? Luzbelle asked like a soldier awaiting orders from their general, but her mother had already reverted to reading the old book and her mind seemed elsewhere as if it had left her body.

Luzbelle then looked at Némis asleep, Trix on her knees, and yawning, she decided to do the same and walked over to the other armchair that was next to her friend's.

Suddenly she felt dizzy, and the same voice she had heard before echoed in her head like a distant echo: "Luuuzz… beeelle!". Curiously, her gaze then fell again on the unusual skull resting on the desk, which stared at her from the abysmal darkness of its empty eye sockets, and seizing it mechanically, she went to sit silently in her armchair which welcomed her with open arms.

Comfortably installed, the skull in one hand, she observed it for a long time and it seemed to her that the library was gradually taking on a purplish and cold, almost icy veil, and that time, either standing still or passing differently, had freed reality from its jealous embrace. Her mother was gone and Némis was no more than an inert, indistinct form, frozen in nothingness.

Lost in the blind abysses of eternity, she then saw the skull ablaze with a violet aura like a flame which did not burn her but which, on the contrary, gave her a strange feeling of well-being and security. Then the skull slipped out of her hands, floating away, and a voice that sounded like her mother's was heard, soft and clear:

    —     Luz, come to me!

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