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Description
a new (hot) collaboration with Julien...
with a little music in bubbles... [link]

Ma chère Elisabeth

On dit que les vieux garçons sont infestés de manies, sans doute que cela est un peu vrai et voyez-vous je ne déroge pas à cette règle, devrai-je dire hélas ? Je ne le pense pas. Les manies ont la vertu de meubler l’existence, sans elles mes journées s’étireraient avec une détestable lenteur et mon humeur à coup sûr, s’en ressentirait bien davantage dépressive qu’elle ne l’est.

Mais l’objet de cette lettre n’est évidemment pas de vous importuner avec des manies que je tiendrais à l’écart pour le moment.

Si je vous écris cette nuit (car sachez-le il est 3h à mon réveil !) c’est pour vous faire part d’une chose que j’ai tenu secrète jusqu’alors mais que mon vieux cœur malade ne supporte plus de dissimuler. Il en va de ma santé croyez-moi, cette confession nocturne a un effet semblable à la trinitrine que l’on me prescrit pour mes crises d’angine. Vous écrire me dilate les artères, le sang coule sans résistance aucune, je respire un grand coup, je me sens bien, je vous aime. Voilà. Cela est écrit. Noir sur blanc.

Vous, ma chère Elisabeth, vous que je connais depuis si longtemps. Vous, ma bonne âme, à qui je déclare cette flamme dans l’obscurité d’une nuit qui ressemble à toutes les nuits qui l’on précédé. Sauf que, quelque part dans la ville, à la lumière fragile d’une lampe de chevet, un vieillard vous écrit, fébrile, alors sans doute cette nuit me sera fatale, quoiqu’il advienne après cette lettre, plus rien ne sera comme avant.

Sans aucun doute les bonnes gens trouveront odieuses cette déclaration, vous si jeune, moi déjà mort. Mais que voulez-vous, je n’ai jamais su corriger mes excès. Que pourrai-je vous offrir que vous n’ayez déjà ? Du moins vous seriez rassurée car ce n’est pas ma désespérante silhouette qui ferait de moi votre l’Ondin, non.

Elisabeth, accompagnez moi sur cette route ultime et je vous les ferai connaitre. Venez jusqu’à moi, votre main ferme dans la mienne, molle et fripée, je vous montrerai tant qu’il en est encore temps. Hier le docteur Fistuline a confirmé mes appréhensions, sans doute que mes égarements de ces jours derniers sont les prémisses d’un Alzheimer débutant, alors comprenez-vous à présent ?

Elisabeth je vous appelle. Abandonnez votre existence présente et rejoignez-moi dans l’obscurité.

Je vous y attends.

Story: Bwiti
Shoot: Bwiti
original:

C4D
Photoshop

もじゃもじゃ
Moja Moja©, or the origins of Little Monsters ...

Moja Moja is a Japanese onomatopoeia: a ball of hair that makes you want to fiddle with your fingers ...

thanks to see the series : Little Monsters©
and DA Portfolio: [link]
and a better vision of themselves: [link]

kindly featured by [link]
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Ma chère Elisabeth

On dit que les vieux garçons sont infestés de manies, sans doute que cela est un peu vrai et voyez-vous je ne déroge pas à cette règle, devrai-je dire hélas ? Je ne le pense pas. Les manies ont la vertu de meubler l’existence, sans elles mes journées s’étireraient avec une détestable lenteur et mon humeur à coup sûr, s’en ressentirait bien davantage dépressive qu’elle ne l’est.

Mais l’objet de cette lettre n’est évidemment pas de vous importuner avec des manies que je tiendrais à l’écart pour le moment.

Si je vous écris cette nuit (car sachez-le il est 3h à mon réveil !) c’est pour vous faire part d’une chose que j’ai tenu secrète jusqu’alors mais que mon vieux cœur malade ne supporte plus de dissimuler. Il en va de ma santé croyez-moi, cette confession nocturne a un effet semblable à la trinitrine que l’on me prescrit pour mes crises d’angine. Vous écrire me dilate les artères, le sang coule sans résistance aucune, je respire un grand coup, je me sens bien, je vous aime. Voilà. Cela est écrit. Noir sur blanc.

Vous, ma chère Elisabeth, vous que je connais depuis si longtemps. Vous, ma bonne âme, à qui je déclare cette flamme dans l’obscurité d’une nuit qui ressemble à toutes les nuits qui l’on précédé. Sauf que, quelque part dans la ville, à la lumière fragile d’une lampe de chevet, un vieillard vous écrit, fébrile, alors sans doute cette nuit me sera fatale, quoiqu’il advienne après cette lettre, plus rien ne sera comme avant.

Sans aucun doute les bonnes gens trouveront odieuses cette déclaration, vous si jeune, moi déjà mort. Mais que voulez-vous, je n’ai jamais su corriger mes excès. Que pourrai-je vous offrir que vous n’ayez déjà ? Du moins vous seriez rassurée car ce n’est pas ma désespérante silhouette qui ferait de moi votre l’Ondin, non.

Elisabeth, accompagnez moi sur cette route ultime et je vous les ferai connaitre. Venez jusqu’à moi, votre main ferme dans la mienne, molle et fripée, je vous montrerai tant qu’il en est encore temps. Hier le docteur Fistuline a confirmé mes appréhensions, sans doute que mes égarements de ces jours derniers sont les prémisses d’un Alzheimer débutant, alors comprenez-vous à présent ?

Elisabeth je vous appelle. Abandonnez votre existence présente et rejoignez-moi dans l’obscurité.

Je vous y attends.

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