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LEQUARK — THE BAD JEUX INTERDITS by-nc-nd

Published: 2012-06-16 16:29:24 +0000 UTC; Views: 2272; Favourites: 38; Downloads: 0
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Description a new collaboration with Julien

もじゃもじゃ
Moja Moja©, or the origins of Little Monsters ...
story: Julien Coquentin
photo: Herrou family
Cinema 4D
Photoshop

THE BAD JEUX INTERDITS

- Je préfèrerai que tu cesses de le voir Thomas.
C’est ainsi que ma mère me l’avait demandé, je m’en souvenais à peu près aussi bien que si cette conversation avait eu lieu hier, pourtant 18 ans nous en séparaient.
Ma mère avait un visage comme une falaise et même si l’on s’en approchait jusqu’à sentir son haleine chaude, il était très difficile d’y lire la moindre expression, il était d’ailleurs préférable de suivre les lignes de sa main plutôt que celles de son visage pour connaitre ses pensées les plus intimes, l’émotion les lui faisait trembler et elle s’arrangeait alors pour les dissimuler dans les plis de son tablier.

Ce jour-là, avant même qu’elle ne me demande de ne plus revoir mon ami d’enfance, ses mains griffées m’avaient appris combien son esprit pouvait être tourmenté.

- Des gens l’ont encore vu à trainer près de la rivière sais-tu ? Toutes ces histoires m’inquiètent… m’inquiètent vraiment…

Elle se tût quelques secondes, nous entendions au loin le chien du voisin aboyer sans cesse, je l’imaginais en train de tirer comme une bête folle sur la chaine qui le maintenait attaché, presqu’à s’étrangler. Ma mère dans les plis de son tablier taché, se frottait les poings.

- Je suis sincèrement désolé d’avoir à te demander cela. Tu n’imagines pas comme il m’est difficile d’avoir à le faire, mais il a changé. Alcide n’est plus le même. J’ai peur que tout ceci ne finisse par t’atteindre.

Al était mon ami d’enfance, nous avions le même âge et fréquenté les mêmes bancs d’école, pour être même plus précis LE même banc d’école, car nous avions été comme deux jeunes chats inséparables jusqu’à nos 14 ans, après cela les choses devinrent plus compliquées, comme si nous avions grandi tout d’un coup.

- Hé Thomas ! R’garde qui s’ramène sur l’aut’rive.
Nous passions nos étés dans une gorge que nous connaissions dans ses recoins les plus obscurs. Nous aimions par-dessus tout emprunter un mince couloir dissimulé dans les secrets de la rivière, 47 secondes d’apnée, nos peaux blanches comme les reflets de deux poissons, débouchant dans le bassin. Nous surplombions alors la plage aux galets et à notre guise lorgnions plus bas, les corps musclés des jeunes filles en colonie.

Il nous arrivait de nous caresser pour finir par frénétiquement nous masturber, chacun pour soi – La tête dans l’herbe chaude et le regard comme perdu dans le ciel, très haut, les mains visqueuses et le cœur battant.

Un jour, en plein mois de juillet, j’ignore à présent comment la chose survint, nos mains s’échappèrent sur le corps de l’autre, deux araignées, et nos bouches aussi. Nous n’avions pas prononcé un mot-un seul, mais c’est comme si tout avait été dit, après cela rien ne fut comme avant ; Il s’installa entre nous, un silence gêné, nous continuâmes à nous voir mais en groupe, plus jamais seuls. Comme si nous avions été effrayés que la chose pût se reproduire.

-Thomas, je t’en prie, promet moi que tu ne le reverras pas. Les gens d’ici sont persuadés que c’est lui qui a fait ça.

Pour tout dire j’avais vu Al de loin en loin se faire happer par des forces qui le dépassaient. Du couple que nous avions formés enfants, il en avait été l’ombre, la face ténébreuse, notre éloignement libéra ce qui couvait depuis toujours. Al ne rentra plus guère chez lui, d’ailleurs qui donc aurait pu constater ses fugues, sa mère qui l’élevait seule s’endormait fréquemment assise dans le salon, la tête pendante, l’estomac à ras d’alcool, à hoqueter des jurons entre deux ronflements. Et si elle oubliait de boire, on la voyait toute tremblotante, se pisser dessus en nous réclamant son litre, et si nous n’étions pas à la maison, elle se mettait à engloutir ses eaux de Cologne. Personne ne comprit comment elle sut, toutes ces années, conserver légalement la garde de son fils. A partir de 16 ans, lorsque Al ne rentra presque plus chez lui et qu’il n’y eut plus personne pour lui acheter son vin, alors ce qui était de l’ordre de l’exceptionnel devint son quotidien et elle but tout ce qui lui passait sous la main, jusqu’à ce jour où elle dégusta la bouteille de white spirit. Les varices qu’elle dissimulait, précieuses dans l’obscurité de son œsophage, se répandirent torrentielles. Ça avait dut faire comme un long ruisseau rouge et abondant, une marée montante qui l’avait engloutit, elle qui ne se maquillait plus depuis longtemps se retrouva soudainement les lèvres écarlates, des caillots plein la bouche, du rouge en jet, plein les murs, comme une explosion de vie. Elle fut retrouvée une semaine plus tard, la face contre le carrelage de la cuisine, ses cheveux poisseux en étoile autours de la tête, l’odeur dans la maison était si pénétrante qu’aucun agent ne parvint à la vendre 3 années durant et que les pompiers le jour de la macabre découverte, eurent tous la sensation de sentir la morte avant de s’endormir, beaucoup se relevèrent en pleine nuit pour se laver à nouveau.

Après cela, Al fut placé en famille d’accueil, il avait 17 ans.
A 18 il s’en extirpa et revint s’installer dans le coin. Je dois dire que je fus heureux de le revoir. Cependant, nous avions grandi fort différemment et nos souvenirs ne suffirent pas à faire de notre relation une chose soutenue. A cette époque je me consacrais à des études universitaires pour pouvoir enseigner l’histoire, alors je ne lui rendais que rarement visite. Al avait élu domicile dans une caravane au bord de la rivière, il y vivait avec une jeune fille qui se nommait Marie Rose. Très rapidement il courut nombre de ragots à leur sujet, ce fut comme si le village entier se mit à les lorgner de prés. L’ambiance devint détestable et les histoires que l’on racontait chaque jour de plus en plus folles. On disait qu’Alcide s’adonnait à des messes noires et qu’il invoquait toutes les nuits par de longs sabbats au cœur des bois, les mânes et les ombres des disparus. Des groupes de chasseurs avaient essayé de surprendre l’une d’elles mais sans obtenir de résultats, pourtant les rumeurs continuèrent leurs courses folles, on parlait d’orgies scabreuses, de viols d’enfants, on disait qu’Alcide avait été vu nu et revêtu d’une peau de bouc…. En somme on racontait n’importe quoi.

Et puis comme si tout avait été écrit d’avance, survint ce week-end de la pentecôte que personne n’a oublié. Ce fut le vieux Raymond qui la trouva, il évoquera par la suite ce moment-là de manière parfois un peu différente, mais aux gendarmes ce 24 mai il avait raconté que ça faisait comme un bidet de porcelaine tourné à l’envers et qui émergeait de l’herbe. Il leur dit ensuite qu’il y avait cette lumière du matin qui faisait comme un rayon à travers le faîte des arbres et qui venait frapper le sol à côté de la chose. En s’approchant, il avait reconnu dans la rondeur très blanche « le derrière d’une fille », il était reparti au village en courant et en criant.

Les gens d’ici en apprirent un peu plus lors du procès, les experts à la barre expliquèrent que Marie Rose, avant d’être étranglée face contre terre, fut brutalisée de « la plus odieuse manière ». On avait compté 64 coups de ciseaux, des omoplates au sacrum, sans que l’un de ceux-là ait put être considéré comme létal. L’autopsie démontrait d’autre part, qu’elle avait été violentée sans que l’on eût retrouvé d’échantillons de sperme appartenant à l’agresseur. On ne parvint pas non plus à relever d’empreintes, ce qui laissa perplexe nombre d’habitués de ce type d’affaires. En somme fit remarquer le président, la seule signature de l’agresseur que l’on pouvait identifier, était l’extrême brutalité dont il avait fait preuve.

Alcide fut appréhendé une heure après la découverte du corps, les gendarmes vinrent le cueillir au réveil dans la caravane, le plaquant au sol, le visage écrasé parmi les dizaines de bouteilles qui le jonchaient. Cependant, il clama son innocence dès la première minute et indiqua aux enquêteurs qu’il avait passé la nuit au casino, le système de surveillance ne put le confirmer de manière absolue. Car l’homme que l’on voyait sur les images de mauvaises qualités avait gardé sa casquette tout du long. Par contre, quelques personnes ainsi qu’un croupier affirmèrent qu’Alcide avait réellement passé la nuit du 24 mai à perdre le peu d’argent qu’il possédait.
On le relâcha, faute de preuve, et ce malgré la conviction des gendarmes.

-Thomas je t’en prie, oublie ton ami. Si tu savais ce que les gens racontent.

- Je le sais maman, beaucoup de bêtises.

- Arrête un peu s’il te plait ! Je ne veux plus que tu t’en approches. On dit que c’est le Diable, Thomas ! Tu m’entends ? Le Diable !

- Arrête de te mettre dans tous tes états et cesse d’écouter les autres. J’arrêterai de la voir si ça doit te rassurer mais à toi, je te demande de ne pas te mêler à la foule vociférante. Tiens-toi à l’écart de tout ça !

C’est ainsi qu’en définitive notre histoire s’était conclue. J’avais fait en sorte moi aussi de m’éloigner de tout le tapage en déménageant afin de continuer mes études. Par la suite, la plupart de ceux qui avaient reconnu Alcide au casino, revinrent sur leur déposition et les gendarmes l’arrêtèrent une seconde fois.

Le procès se tint trois années après.

Al y apparut hirsute, il semblait paraitre bien plus que son âge et brillait au fond de ses yeux cette lueur sauvage que je lui avais connu le jour où nous nous étions fait jouir. En réalité, il garda le silence et écopa de la réclusion à perpétuité assortie d’une peine de sureté de 22 ans.

Cela me fait bizarre aujourd’hui de repenser à tout ceci, 18 ans après. Je viens d’avoir ma mère au téléphone qui m’a appris qu’Alcide avait été retrouvé hier pendu dans sa cellule. C’est un peu comme si cette vie passée appartenait à un autre, tout est si flou, si lointain. Pourtant, c’est bien une page de mon existence que je peux à présent tourner.
Al n’est plus.

Avec lui disparaissent mes tourments. De la même manière que je n’ai jamais su comment nous avions pu mêler nos plaisirs - Al et moi – j’ignore comme nous avons pu nous élancer au-dessus du vide – Marie Rose et moi.

- Tu sais Thomas, Alcide t’aime beaucoup. Il me parle bien souvent de toi. Je crois qu’il regrette un peu l’époque où vous étiez enfants. Peut-être pourrais-tu envisager de le retrouver, non ? Je veux dire, ça me gêne un peu, après tout, cela ne me regarde pas. Mais Al m’a raconté vos histoires de garçons et c’est de l’histoire ancienne. Il est revenu ici pour toi, le sais-tu ?

Elle était bien jolie Marie Rose, mais la manière qu’elle a eu de fouiller dans ma mémoire, de retourner nos souvenirs comme un seau de vase, ça m’a serré le ventre.

Comment tout ceci est arrivé ? Nos doigts araignées et les ciseaux de ma mère, de beaux ciseaux qu’elle utilisait pour ses petits travaux de couture, que faisaient-ils dans ma poche ?

Marie Rose

Après cela, j’ai essayé de construire la scène du viol, avec un bâton. Ça m’a surpris qu’on dise au procès qu’elle avait été abusée avant sa mort. Je le sais bien, moi, comment les choses se sont passées et les fesses blanches de Marie Rose ont menti aux experts.

Je savais qu’ils arrêteraient le bouc et avec lui toute la honte qui me submergeait.
A présent je respire, je veux rire. Alcide mon ami, ma honte, pardonne-moi si je t’oublie.

Aujourd’hui est un nouveau jour, tout est bien qui finit bien.

Moja Moja is a Japanese onomatopoeia: a ball of hair that makes you want to fiddle with your fingers ...

thanks to see the series : [link]


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Comments: 29

HumanHunter [2012-06-20 07:53:15 +0000 UTC]

daaaw,it has a diper :3 :3 :3

👍: 0 ⏩: 1

LEQUARK In reply to HumanHunter [2012-06-20 09:54:58 +0000 UTC]

diper?...

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HumanHunter In reply to LEQUARK [2012-06-23 07:26:02 +0000 UTC]

that stuff babies have so they don't pee and poop around.

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LEQUARK In reply to HumanHunter [2012-06-23 16:23:28 +0000 UTC]

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Brotherslaughter [2012-06-19 08:21:43 +0000 UTC]

Vraiment une histoire très touchante. C'était vraiment agréable à lire. D'autant plus que je déteste lire...

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LEQUARK In reply to Brotherslaughter [2012-06-19 15:46:21 +0000 UTC]

merci pour Julien...

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Brotherslaughter In reply to LEQUARK [2012-06-19 18:10:02 +0000 UTC]

Il n'y a pas quoi, Fred! Je viens, tout juste de l'inscrire à ma liste de deviantWATCH. J'en ai maintenant plus de 731! Je ne sais pas si j'exagère un peu...Enfin! Bonne journée, cher déviant!

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LEQUARK In reply to Brotherslaughter [2012-06-20 09:56:20 +0000 UTC]

ben non, ce n'est pas exagéré...
tu es simplement très curieux...

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Brotherslaughter In reply to LEQUARK [2012-06-20 10:15:18 +0000 UTC]

Tu as peut-être raison. Cependant, je me demande jusqu'où je peux aller?

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iloveellis [2012-06-18 02:57:57 +0000 UTC]

soo cute

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LEQUARK In reply to iloveellis [2012-06-18 16:26:34 +0000 UTC]

thanks...

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iloveellis In reply to LEQUARK [2012-06-19 00:02:25 +0000 UTC]

ur welcome

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Super-Fuzzy [2012-06-17 00:27:00 +0000 UTC]

Love it.

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LEQUARK In reply to Super-Fuzzy [2012-06-17 01:30:23 +0000 UTC]

thanks!...

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winnichip [2012-06-16 20:10:04 +0000 UTC]

lol, nice

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LEQUARK In reply to winnichip [2012-06-17 01:31:33 +0000 UTC]

thanks a lot!

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SUDOR [2012-06-16 19:35:32 +0000 UTC]

Les mariages consanguins ont souvent produit des momes bizarres...

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LEQUARK In reply to SUDOR [2012-06-17 01:32:21 +0000 UTC]

las... on en connait un rayon...

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SUDOR In reply to LEQUARK [2012-06-17 07:33:51 +0000 UTC]

Et oui...

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Tordo [2012-06-16 18:07:01 +0000 UTC]

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LEQUARK In reply to Tordo [2012-06-17 01:38:02 +0000 UTC]

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Birgit-Zartl-Photo [2012-06-16 17:54:37 +0000 UTC]

how cute

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LEQUARK In reply to Birgit-Zartl-Photo [2012-06-17 01:39:11 +0000 UTC]


le texte est moins "cute"

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Birgit-Zartl-Photo In reply to LEQUARK [2012-06-17 07:40:26 +0000 UTC]

oui, c'est vrai. did you write it?

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LEQUARK In reply to Birgit-Zartl-Photo [2012-06-18 16:24:05 +0000 UTC]

non, the master:

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Birgit-Zartl-Photo In reply to LEQUARK [2012-06-18 21:05:46 +0000 UTC]

ahhhh! très bon

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ChibiBatGraphics [2012-06-16 16:34:29 +0000 UTC]

Is that moja moja in a diaper?

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LEQUARK In reply to ChibiBatGraphics [2012-06-16 16:40:30 +0000 UTC]

exactly!

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ChibiBatGraphics In reply to LEQUARK [2012-06-16 16:57:40 +0000 UTC]

So...do they poop little fur balls?

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