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a new collaboration with Julien...

original:
Story: by Julien
Lequark:C4D+Photoshop

"Mercredi 12 décembre 1985

Ca y est, elle dort ! Quand je la regarde comme ça, on se doute de rien. Et pourtant y s’en passe des drôles dans not’ maison et dans son corps à elle ! J’ai donc décidé qu’y fallait que je l’écrive, pour me faire comme un pincement quand je relirai tout ça… montrer que je rêve point.

Jeudi 13 décembre 1985

Y’a deux semaines que ça a commencé, tout juste après qu’on avait fait le bon repas de nos vingt ans de mariage. On avait acheté une bouteille d’une belle propriété du bordelais, que ça nous avait même coûté ben cher cette histoire, mais comme Yvette elle avait dit « on compte pas dans ces moments-ci », rapport sans doute à l’amour qui durait depuis si longtemps.

On avait été se coucher après le premier film du mardi soir comme à l’habitude, un peu pompette faut ben l’dire. C’est Yvette qui m’a réveillé en pleine nuit, elle parlait pour dire plein de tout un tas de choses que je ne comprenais pas. En fait c'est comme si elle dormait, ses yeux étaient complètement fermés, mais pourtant elle arrêtait pas de dire des salamalecs qui n’avait pas plus de queue que de tête. Ça a duré comme ça pendant une heure entière, j’avais ben essayé de la réveiller mais sans y arriver. Moi je m’étais dit que c’était la bonne bouteille de Bordeaux qui l’avait mise dans cet état-là.

En tout cas, au matin elle se souvenait de rien du tout.
Et pis la nuit d’après ça a recommencé ? c’était ben mon Yvette, mais comme si elle avait appris tout d’un coup une nouvelle langue, elle parlait, elle parlait et moi je comprenais rien. Pourtant y faut ben dire qu’on est pas fort dans les langues par chez nous, l’anglais par exemple je connais juste « yes », « love » et « parking », et Yvette c’est tout pareil. Elle serait pas capable du tout de baragouiner facilement comme ça du p’tit nègre, parce que s’en était du p’tit nègre !

L’Algérie j’y étais et quand on chatouillait la plante des pieds des arabes, et ben y z’en poussaient du charabia comme celui d’Yvette ! Alors pour sûr que ça a commencé à m’inquiéter sa manière de faire. Je me suis vite posé des questions ! Parce que ce que je peux dire à présent, c’est que c’est comme ça toutes les nuits depuis la soirée de la bouteille de Bordeaux. Je suis pas complètement marteau et j’ai quand même un peu de jugeote alors j’ai réfléchi. Je me suis dit que quand il arrive quelque chose, c’est qu’il y a une raison et que donc il fallait que je trouve une explication pour Yvette.

Je crois pas qu’elle est malade, ça peut donc être que du surnaturel, un genre de possession.

Vendredi 14 décembre 1985

Encore cette nuit ça a pas arrêté ! J’ai l’impression que je suis comme un veau, c’est triste à dire, qu’on envoie à l’abattoir, tellement que ça m’fait peur. J’ai ben écouté tout ce qu’elle racontait, voir si j’y reconnaissais du latin à l’envers, j’ai vu dans un film que les démons y faisaient de la sorte quand y décidaient de loger dans le corps d’une personne. Mais le latin j’y connais rien.

Par contre, une chose est sûre c’est qu’Yvette elle est toute froide ! Je l’ai touché cette nuit quand elle parlait, au front et sur les cuisses, et ça m’a fait comme une sensation d’horreur tellement que sa peau était glacée.

Je me pose à présent la question, Yvette est-elle bien vivante ?

Lundi 17 décembre 1985

C’est à l’église que ça a fait tilt. Quand le curé il a parlé des démons qu’on avait cachés en nous. Moi je regardais discrètement par en-dessous Yvette et j’ai compris ce qui était arrivé, j’ai tout bien compris.

On me prendrait sans doute pour un fou mais y’a beaucoup de raisons qui me poussent à écrire ceci : Yvette est devenu un vampire.

Y’a d’abord le fait qu’elle soit si froide, comme si son sang l’avait quitté, et pis aussi que depuis des années Yvette, elle est comme de plus en plus blanche, et ça, ça trompe pas !
Bien sûr y’a des choses qui collent pas. Par exemple Yvette elle croit fort en Dieu, qu’elle en truffe même des crucifix dans tous les endroits, je les ai cherchés hier pendant qu’elle était au jardin, 52 que j’en ai trouvés dans la maison, mais ça c’est sans compter ceux qu’elle cache Dieu sait-où ? ce qui colle pas aussi, c’est son reflet, je veux dire que de reflet elle en a un, dans le miroir. J’ai ben vérifié, et c’est sûr que je la vois là-dedans, tout comme moi !

Alors bon y’a des explications, je crois finalement qu’un vampire c’est comme une mouche, ça évolue. L’aut’jour à la télé, j’ai vu un drôle de truc : Y’avait des mouches dans une ile lointaine, là où y fait froid et des bourrasques comme jamais, et ben à cause du vent, qu’ils disaient, les mouches elles en avaient perdu leurs ailes ! Alors ça m’a mis la puce à l’oreille et je me suis dit qu’après tout ça pouvait ben être pareil en ce qui concerne les vampires. Yvette elle a pu s’adapter au monde des vivants en me regardant par exemple. Au fil des années, sans doute que ce démon a appris à bien présenter son reflet au miroir et pis tous les crucifix partout, pour sûr que c’était pour s’habituer. Le malin est ben malin comme y dit le curé, ça me surprend d’Yvette que tout ce temps elle m’ait comme ça roulé dans la farine.

Mais j’ai pu aucun doute.

Jeudi 19 décembre 1985

Ca y est, j’ai la preuve !

Yvette elle a jamais aimé l’ail, jamais mon Dieu !
Alors la nuit qui vient de passer j’ai fait une expérience. Lorsqu’elle s’est endormie, pale comme un linge de maison, j’ai étalé sous le lit plus de 7 kg d’ail, que ça m’a pris un drôle de temps pour éplucher toutes ces gousses. J’ai encore les doigts qui sentent ben mauvais ! Après ça je me suis recouché et j’ai attendu. Sûr que ça me piquait un peu les yeux, ce mauvais air qui y avait dans la chambre, mais fallait voir Yvette comment qu’elle a réagi ! Des hurlements qu’elle poussait ! D’un coup elle s’est levée avec des larmes plein le visage qu’elle frottait durement, elle criait : « Ah Ah Roger ! Ah Roger ! Quelle odeur ! Dieu du ciel que se passe-t-il ! ». Il aurait fallu que je prenne des photos pour prouver aux autres, mais elle aurait trouvé ça bizarre comme réaction et j’aurai été suspect. Elle avait la face rougeaude comme si elle était tombée la tête la première dans un feu, avec des cloques sur le nez et sur les joues. Elle a décampé comme un lapin dans le salon, qu’il a fallu que je la calme en lui épongeant le visage avec de l’eau glacée. Elle disait qu’elle devait faire une allergie aux escargots qu’on avait mangés au souper, tu parles d’une allergie !

Y’a plus de doutes possibles, il faut que je pense à moi, que je me protège.

Vendredi 20 décembre 1985

Le démon dort.

J’ai inspecté tout mon corps et j’ai trouvé ce que je cherchais. Deux petits points rouges comme les traces d’une morsure, ben cachées sous ma fesse droite. L’endroit qu’est pas facile à trouver ! C’est donc pour ça que je me trouve pas bien depuis quelques temps, la garce me suce la vie !
Ah si j’avais pu me douter le monstre qu’elle deviendrait comment qu’elle était ben belle du temps où nous étions jeunes. Y repensait ça fout comme qui dirait un drôle de mauvais coup derrière la tête, comme si j’avais rêvé pendant des années et que d’un coup tout d’un coup on apprenait que tout ça c’était du vent, des choses qui ont pas existé.

Ça me donne envie de pleurer.

Samedi 21 décembre 1985

J’ai été voir le docteur Champagne qui m’a prescrit une prise de sang. Y m’a trouvé mal fichu.

Lundi 23 décembre 1985

Ca y est, j’ai les résultats de la prise de sang, le docteur y m’attendait avec une drôle de mauvaise mine, que j’ai compris tout de suite en le voyant.

« Roger, vous savez vous faites de l’anémie, qu’il m’a dit. Et peut-être ben qu’y va falloir qu’on examine ça d’un peu pu près, voir d’où que c’est donc que ça saigne »

Y m’a parlé d’une colographie mais moi j’avais envie de lui dire que ça servait ben à rien sa colographie, que le problème c’était Yvette qu’était devenue vampire. Je me suis mordu les lèvres pour rien en dire, j’ai juste expliqué que j’allais réfléchir.

Mardi 24 décembre 1985

C’est elle ou moi !

Toute la journée j’ai taillé un pieu que je vais planter dans le cœur du démon la nuit prochaine.

Mon Dieu, comment on a pu en arriver là ! Yvette fait comme si rien n’était, elle prépare la noël sans se douter que je sais tout.

Je ferme à présent ce journal en tremblant, il est 17h.

Seigneur protégez-moi.

Ce cahier a été enregistré comme pièce à conviction n° 42 lors du procès qui opposa madame Yvette Pomergue, accusée du meurtre de son époux la nuit du 25 décembre 1985, à Henri Pomergue, cousin de la victime et partie civile représentée par maitre Daubert. Les débats furent houleux, et dès l’origine le village où se tint le drame, se scinda en deux parties : Ceux qui pensaient que Me Pomergue avait agi en état de légitime défense et les autres qui avançaient que le cahier intime de Roger Pomergue ne relatait que la très exacte vérité.
Finalement Yvette Pomergue fut déclarée non coupable, les jurés se prononcèrent pour la légitime défense, arguant du fait que si Me Pomergue n’était pas parvenue à pousser son époux par la fenêtre, ce dernier dans un acte de rare folie, lui aurait sans aucun doute, planté un pieu en plein cœur.
Me Yvette Pomergue continue à vivre dans l’appartement du drame, elle s’est remariée et ne souhaite plus évoquer publiquement l’affaire."

もじゃもじゃ
Moja Moja©, or the origins of Little Monsters ...

Moja Moja is a Japanese onomatopoeia: a ball of hair that makes you want to fiddle with your fingers ...

thanks to see the series : Moja Moja© [link]

CopyrightDepot.com00046402

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Story: by Julien
Lequark:C4D+Photoshop

"Mercredi 12 décembre 1985

Ca y est, elle dort ! Quand je la regarde comme ça, on se doute de rien. Et pourtant y s’en passe des drôles dans not’ maison et dans son corps à elle ! J’ai donc décidé qu’y fallait que je l’écrive, pour me faire comme un pincement quand je relirai tout ça… montrer que je rêve point.

Jeudi 13 décembre 1985

Y’a deux semaines que ça a commencé, tout juste après qu’on avait fait le bon repas de nos vingt ans de mariage. On avait acheté une bouteille d’une belle propriété du bordelais, que ça nous avait même coûté ben cher cette histoire, mais comme Yvette elle avait dit « on compte pas dans ces moments-ci », rapport sans doute à l’amour qui durait depuis si longtemps.

On avait été se coucher après le premier film du mardi soir comme à l’habitude, un peu pompette faut ben l’dire. C’est Yvette qui m’a réveillé en pleine nuit, elle parlait pour dire plein de tout un tas de choses que je ne comprenais pas. En fait c'est comme si elle dormait, ses yeux étaient complètement fermés, mais pourtant elle arrêtait pas de dire des salamalecs qui n’avait pas plus de queue que de tête. Ça a duré comme ça pendant une heure entière, j’avais ben essayé de la réveiller mais sans y arriver. Moi je m’étais dit que c’était la bonne bouteille de Bordeaux qui l’avait mise dans cet état-là.

En tout cas, au matin elle se souvenait de rien du tout.
Et pis la nuit d’après ça a recommencé ? c’était ben mon Yvette, mais comme si elle avait appris tout d’un coup une nouvelle langue, elle parlait, elle parlait et moi je comprenais rien. Pourtant y faut ben dire qu’on est pas fort dans les langues par chez nous, l’anglais par exemple je connais juste « yes », « love » et « parking », et Yvette c’est tout pareil. Elle serait pas capable du tout de baragouiner facilement comme ça du p’tit nègre, parce que s’en était du p’tit nègre !

L’Algérie j’y étais et quand on chatouillait la plante des pieds des arabes, et ben y z’en poussaient du charabia comme celui d’Yvette ! Alors pour sûr que ça a commencé à m’inquiéter sa manière de faire. Je me suis vite posé des questions ! Parce que ce que je peux dire à présent, c’est que c’est comme ça toutes les nuits depuis la soirée de la bouteille de Bordeaux. Je suis pas complètement marteau et j’ai quand même un peu de jugeote alors j’ai réfléchi. Je me suis dit que quand il arrive quelque chose, c’est qu’il y a une raison et que donc il fallait que je trouve une explication pour Yvette.

Je crois pas qu’elle est malade, ça peut donc être que du surnaturel, un genre de possession.

Vendredi 14 décembre 1985

Encore cette nuit ça a pas arrêté ! J’ai l’impression que je suis comme un veau, c’est triste à dire, qu’on envoie à l’abattoir, tellement que ça m’fait peur. J’ai ben écouté tout ce qu’elle racontait, voir si j’y reconnaissais du latin à l’envers, j’ai vu dans un film que les démons y faisaient de la sorte quand y décidaient de loger dans le corps d’une personne. Mais le latin j’y connais rien.

Par contre, une chose est sûre c’est qu’Yvette elle est toute froide ! Je l’ai touché cette nuit quand elle parlait, au front et sur les cuisses, et ça m’a fait comme une sensation d’horreur tellement que sa peau était glacée.

Je me pose à présent la question, Yvette est-elle bien vivante ?

Lundi 17 décembre 1985

C’est à l’église que ça a fait tilt. Quand le curé il a parlé des démons qu’on avait cachés en nous. Moi je regardais discrètement par en-dessous Yvette et j’ai compris ce qui était arrivé, j’ai tout bien compris.

On me prendrait sans doute pour un fou mais y’a beaucoup de raisons qui me poussent à écrire ceci : Yvette est devenu un vampire.

Y’a d’abord le fait qu’elle soit si froide, comme si son sang l’avait quitté, et pis aussi que depuis des années Yvette, elle est comme de plus en plus blanche, et ça, ça trompe pas !
Bien sûr y’a des choses qui collent pas. Par exemple Yvette elle croit fort en Dieu, qu’elle en truffe même des crucifix dans tous les endroits, je les ai cherchés hier pendant qu’elle était au jardin, 52 que j’en ai trouvés dans la maison, mais ça c’est sans compter ceux qu’elle cache Dieu sait-où ? ce qui colle pas aussi, c’est son reflet, je veux dire que de reflet elle en a un, dans le miroir. J’ai ben vérifié, et c’est sûr que je la vois là-dedans, tout comme moi !

Alors bon y’a des explications, je crois finalement qu’un vampire c’est comme une mouche, ça évolue. L’aut’jour à la télé, j’ai vu un drôle de truc : Y’avait des mouches dans une ile lointaine, là où y fait froid et des bourrasques comme jamais, et ben à cause du vent, qu’ils disaient, les mouches elles en avaient perdu leurs ailes ! Alors ça m’a mis la puce à l’oreille et je me suis dit qu’après tout ça pouvait ben être pareil en ce qui concerne les vampires. Yvette elle a pu s’adapter au monde des vivants en me regardant par exemple. Au fil des années, sans doute que ce démon a appris à bien présenter son reflet au miroir et pis tous les crucifix partout, pour sûr que c’était pour s’habituer. Le malin est ben malin comme y dit le curé, ça me surprend d’Yvette que tout ce temps elle m’ait comme ça roulé dans la farine.

Mais j’ai pu aucun doute.

Jeudi 19 décembre 1985

Ca y est, j’ai la preuve !

Yvette elle a jamais aimé l’ail, jamais mon Dieu !
Alors la nuit qui vient de passer j’ai fait une expérience. Lorsqu’elle s’est endormie, pale comme un linge de maison, j’ai étalé sous le lit plus de 7 kg d’ail, que ça m’a pris un drôle de temps pour éplucher toutes ces gousses. J’ai encore les doigts qui sentent ben mauvais ! Après ça je me suis recouché et j’ai attendu. Sûr que ça me piquait un peu les yeux, ce mauvais air qui y avait dans la chambre, mais fallait voir Yvette comment qu’elle a réagi ! Des hurlements qu’elle poussait ! D’un coup elle s’est levée avec des larmes plein le visage qu’elle frottait durement, elle criait : « Ah Ah Roger ! Ah Roger ! Quelle odeur ! Dieu du ciel que se passe-t-il ! ». Il aurait fallu que je prenne des photos pour prouver aux autres, mais elle aurait trouvé ça bizarre comme réaction et j’aurai été suspect. Elle avait la face rougeaude comme si elle était tombée la tête la première dans un feu, avec des cloques sur le nez et sur les joues. Elle a décampé comme un lapin dans le salon, qu’il a fallu que je la calme en lui épongeant le visage avec de l’eau glacée. Elle disait qu’elle devait faire une allergie aux escargots qu’on avait mangés au souper, tu parles d’une allergie !

Y’a plus de doutes possibles, il faut que je pense à moi, que je me protège.

Vendredi 20 décembre 1985

Le démon dort.

J’ai inspecté tout mon corps et j’ai trouvé ce que je cherchais. Deux petits points rouges comme les traces d’une morsure, ben cachées sous ma fesse droite. L’endroit qu’est pas facile à trouver ! C’est donc pour ça que je me trouve pas bien depuis quelques temps, la garce me suce la vie !
Ah si j’avais pu me douter le monstre qu’elle deviendrait comment qu’elle était ben belle du temps où nous étions jeunes. Y repensait ça fout comme qui dirait un drôle de mauvais coup derrière la tête, comme si j’avais rêvé pendant des années et que d’un coup tout d’un coup on apprenait que tout ça c’était du vent, des choses qui ont pas existé.

Ça me donne envie de pleurer.

Samedi 21 décembre 1985

J’ai été voir le docteur Champagne qui m’a prescrit une prise de sang. Y m’a trouvé mal fichu.

Lundi 23 décembre 1985

Ca y est, j’ai les résultats de la prise de sang, le docteur y m’attendait avec une drôle de mauvaise mine, que j’ai compris tout de suite en le voyant.

« Roger, vous savez vous faites de l’anémie, qu’il m’a dit. Et peut-être ben qu’y va falloir qu’on examine ça d’un peu pu près, voir d’où que c’est donc que ça saigne »

Y m’a parlé d’une colographie mais moi j’avais envie de lui dire que ça servait ben à rien sa colographie, que le problème c’était Yvette qu’était devenue vampire. Je me suis mordu les lèvres pour rien en dire, j’ai juste expliqué que j’allais réfléchir.

Mardi 24 décembre 1985

C’est elle ou moi !

Toute la journée j’ai taillé un pieu que je vais planter dans le cœur du démon la nuit prochaine.

Mon Dieu, comment on a pu en arriver là ! Yvette fait comme si rien n’était, elle prépare la noël sans se douter que je sais tout.

Je ferme à présent ce journal en tremblant, il est 17h.

Seigneur protégez-moi.

Ce cahier a été enregistré comme pièce à conviction n° 42 lors du procès qui opposa madame Yvette Pomergue, accusée du meurtre de son époux la nuit du 25 décembre 1985, à Henri Pomergue, cousin de la victime et partie civile représentée par maitre Daubert. Les débats furent houleux, et dès l’origine le village où se tint le drame, se scinda en deux parties : Ceux qui pensaient que Me Pomergue avait agi en état de légitime défense et les autres qui avançaient que le cahier intime de Roger Pomergue ne relatait que la très exacte vérité.
Finalement Yvette Pomergue fut déclarée non coupable, les jurés se prononcèrent pour la légitime défense, arguant du fait que si Me Pomergue n’était pas parvenue à pousser son époux par la fenêtre, ce dernier dans un acte de rare folie, lui aurait sans aucun doute, planté un pieu en plein cœur.
Me Yvette Pomergue continue à vivre dans l’appartement du drame, elle s’est remariée et ne souhaite plus évoquer publiquement l’affaire."

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